
Le RARA est la manifestation culturelle haïtienne ou un phénomène préhistorique qui existait bien avant la naissance de la nation haitienne dans les années 1700, reconnu officiellement par la population haitienne en 1981 et devient viral 1990. Aussi, l’origine du Rara est plurielle et semble porter les traces de tous les groupes humains qui se sont rencontrés en Haïti depuis le XVe siècle : Amérindiens, Européens et Africains. Plusieurs hypothèses ont été proposées. Pour certains, le Rara est associé à l’équinoxe du printemps célébré par les Amérindiens.
Le Rara est une forme musicale originaire d’Haïti, jouée lors de défilés de rue, généralement au cours de la semaine de Pâques avec des soirées d’exercice durant la période pascale. Le festival rara a probablement été développé au cours de la période de l’esclavage colonial quand les esclaves africains et les afro-créoles dans la colonie de Saint-Domingue faisaient usage d’instruments musicaux les dimanches de Pâques.
Comment danse le Rara?
Le genre se centre sur un ensemble de trompettes en bambou cylindriques qui peut aussi être faite de tuyaux en métal. Les pratiquants du Rara s’organisent en groupes à la direction d’hommes qui dirigent les mouvements des groupes. Ils jouent vite et furieusement des tambours en bandoulière posé autour de leur épaules. De nos jours, les femmes dirigent aussi des bandes de rara notamment à Port-au-Prince.
Les autres pratiquants des groupes, hommes et femmes exécutent diverses danses. Ils dansent par exemple le gouyad, une danse dans laquelle les mains sont jointes contre l’arrière de la tête, le menton incliné sur le côté, les genoux pliés et les hanches roulées en cercles sensuellement.
Ce sont les Indiens qui ont lancé ce phénomène culturel lorsqu’ils ont décidé de célébrer la fête d’une série d’esprits ou de « loas » (lwa). Dans chaque région où se manifeste le Rara il y a une série d’arbres comme : bois de chêne, mapou, … Les pratiquants de Rara font croire que derrière ses arbres se cache un « loas » couplée par un esprit, mystiquement parlant, selon James Félix un léogânais lors d’une interview donnée à l’un des médias en ligne à Léogane et à lagence de presseen ligne FCNHAÏTI. Ce dernier est aussi journaliste, grand connaisseur de la culture de RARA.
En effet, le Rara attire chaque année des milliers de participants, tant d’Haïti que de la diaspora, et devenu un puissant symbole identitaire des habitants de la plaine de Léogâne où on compte plus d’une trentaine de bandes de rara qui drainent environ 2000 personnes chacune au moment des festivités des trois derniers jours de la semaine sainte. Malheureusement, le phénomène de l’insécurité généralisée a réduit complètement l’ambiance durant ces trois (3) dernières années, mais malgré tout les fans du rara investissent la region des Palmes pour danser le rara.
Il faut souligner que le Rara pratique en Haiti beaucoup plus à Léogâne, à l’Artibonite et la Gonâve.
Par Eben-Ezer Delice