Équateur : un candidat à la présidentielle tué par balle lors d’un meeting

Le candidat à la présidentielle en Équateur, Fernando Villavicencio, deuxième dans les sondages, a été assassiné mercredi soir à la fin d’un meeting. L’état d’urgence a été décrété dans le pays.
Un drame qui émeut tout le pays. Le candidat à la présidentielle en Équateur, Fernando Villavicencio, deuxième dans les sondages, a été assassiné par balle à la fin d’un meeting électoral ce mercredi soir, à Quito, a annoncé le président équatorien Guillermo Lasso.

Il était l’un des huit candidats de la présidentielle en Equateur prévue le 20 août, et a été assassiné lors d’un meeting. L’état d’urgence a été déclaré ce jeudi dans le pays pour 60 jours.
Fernando Villavicencio, un centriste de 59 ans, journaliste de profession, était l’un des huit candidats au premier tour de la présidentielle prévu le 20 août. Il a été tué alors qu’il sortait d’une salle omnisports dans le nord de la capitale, après un meeting de campagne. Le parquet a fait état de «neuf blessés, dont une candidate à l’Assemblée, et deux policiers», en plus de la mort de l’un des assaillants, abattu par la sécurité.

Quand il était le président de la commission en charge de la Fiscalité à l’Assemblée dissoute par le président Guillermo Lasso en mai, Fernando Villavicencio dénonçait régulièrement des cas de corruption, comme il en avait l’habitude au cours de sa carrière de journaliste. Il a notamment contribué, dans une enquête journalistique, à mettre au jour un vaste réseau de corruption impliquant l’ex-président Rafael Correa (2007-2017) qui a été condamné par contumace à huit ans de prison. Ce dernier est réfugié en Belgique.
Fernando Villavicencio se classait deuxième en intentions de vote avec environ 13%, selon les derniers sondages de l’institut Cedatos, derrière l’avocate Luisa Gonzalez (26,6%), proche de l’ex-président de gauche Rafael Correa.
Ce drame rappelle celui de Robert Kennedy, frère cadet de John Kennedy, abattu en 1968 en Californie après un meeting électoral, alors qu’il était candidat aux élections présidentielles aux États-Unis cette même année.
De récentes menaces
La semaine précédente, Fernando Villavicencio avait fait état de menaces contre lui et son équipe de campagne, prétendument adressées par le chef d’une bande criminelle liée au narcotrafic actuellement en prison.
« Malgré les nouvelles menaces, nous continuerons de lutter pour les braves gens de notre #Equateur », avait alors écrit l’ex-député sur X, nouveau nom du réseau social Twitter, précisant avoir reçu une « menace gravissime » de « alias Fito », leader de la bande « Los Choneros ».
Réactions
« Je suis indigné et choqué par l’assassinat du candidat à la présidence Fernando Villavicencio », a écrit le président Guillermo Lasso sur X. « Je vous assure que ce crime ne restera pas impuni », a-t-il promis. « Le crime organisé est allé très loin, mais tout le poids de la loi s’abattra sur lui. »
Le Président a convoqué en urgence dans la soirée une réunion des hauts responsables de la sécurité et d’institutions publiques telles que la Cour nationale de justice (CNJ), plus haute juridiction du pays.
« Je suis vraiment blessé et très préoccupé pour l’Equateur », a exprimé le président de la CNJ, Ivan Saquicela. Ces dernières années, l’Equateur est confronté à une vague de violence liée au trafic de drogue qui, en plein processus électoral, a déjà entraîné la mort d’un maire et d’un candidat au Parlement.
FCN Haïti avec des sources concordantes