Violence en Haïti: l’OCNH et le CPD font des recommandations pour en finir avec ce fléau

Quelques mois après la tenue de leur Forum portant sur le rôle des organisations des droits humains en temps de crise sécuritaire et politique, l’Organisation Citoyenne pour une Nouvelle Haïti (OCNH) et le Comité pour la paix et le développement (CPD) ont présenté le mardi 11 avril 2023, l’acte dudit forum réalisé le 14 décembre dernier.
Le mardi 11 avril 2023, une panoplie d’organisation, engagées dans la promotion et la défense des droits fondamentaux de la personne humaine ont été présents à l’hôtel Montana dans un seul but qui n’est que rendent public l’acte des échanges portant sur la contribution que le secteur des droits humains peut apporter à la résolution de la crise sécuritaire et politique que confronte le pays.

Me Camille OCCIUS, Directeur Exécutif de l’OCNH, accompagné de la ministre à la condition féminine et les représentants des organisations internationales de droits humains( Nations Unies). Photo: OCNH
Lors de cet évènement, le titulaire de l’OCNH Me Camille OCCIUS montre à clair que le pays a besoin de ce secteur pour mener des actions visant à mobiliser les acteurs politiques et judiciaire sur le nécessité d’agir pour en finir avec toutes les formes de violences (viol, vol, kidnapping, homicides) en Haïti.
Lisez, le discours intégral de Me Camille OCCIUS, Directeur Exécutif de l’OCNH à l’hôtel Montana, ce mardi 11 avril 2023, lors de la présentation de l’ACTE DU FORUM du 14 décembre 2023 sur le rôle des organisations du secteur des droits humains en période de crise sécuritaire et politique en présence de la ministre à la condition féminine et aux droits des femmes, Dr Sofia LOREUS et plusieurs représentants des organisations de droits humains et des Nations Unies.
Madame la Ministre à la Condition féminine et aux droits des femmes. Dr Sofia Loréus
Monsieur le délégué du représentant du Haut-Commissariat des Nations en Haïti, Aimé Ntumba Kakola ;
Monsieur, le Représentant de l’Ambassade du Canada en Haïti ;
Madame / monsieur represent-e de l’ambassade d’Espagne en Haiti
Monsieur le Représentant d’Avocats Sans Frontière Canada ;
Mesdames Messieurs les collègues défenseurs des droits humains ;
Mesdames Messieurs les travailleurs de la presse ;
Mesdames Messieurs en vos différents grades et qualité ;
Je suis ravi de me trouver ici une fois encore pour prendre la parole devant cette auguste assemblée à l’occasion de la présentation des Actes du Forum sur le rôle des organisations du secteur des droits humains en temps de crise sécuritaire et politique.
Je suis honorée de l’occasion qui m’est donnée de me trouver en compagnie de tant de femmes et d’hommes qui ont fait de la promotion et la défense des droits fondamentaux de la personne humaine leur priorité. Je tiens à vous témoigner combien, votre énergie et votre dévouement sont de véritables facteurs d’inspiration.
Permettez-moi de commencer en remerciant le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme qui conscient du bien-fondé des démarches entreprises par l’OCNH et le CPD a supporté toutes les étapes menant à la réalisation du forum le 14 décembre 2022.
Je ne pourrai pas non plus tarder à souligner l’engagement enthousiaste des acteurs du secteur des droits humains qui ont répondu positivement à l’invitation de l’OCNH et du CPD. C’est grâce à la présence de sommités du système judiciaire, de plus d’une cinquantaine de structures impliquées dans la promotion et la défense des droits fondamentaux ainsi que la lecture éclairée d’acteurs comme Me Rosy Auguste DUCÉNA du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) ; Madame Jocelyne Colas Noel Directrice Exécutive de la Commission Episcopale Justice et Paix (CE-JILAP) ; Me Mario JOSEPH du Bureau des Avocats International (BAI) et Me Godson LUBRUN de l’Association Haïtienne des Médias en Ligne (AHML) que nous sommes ici rassemblés pour présenter les actes des échanges actives et conviviales portant sur la contribution que le secteur des droits humains peut apporter à la résolution de la crise sécuritaire et politique que nous vivons depuis trop longtemps.
Le dernier rapport de l’OCNH fait état de 195 cas d’homicides dont 10 femmes, 10 enfants parmi lesquelles 6 filles et un nourrisson et 3 agents de la PNH, répertoriés durant le mois de mars 2023. Durant ce mois, au moins une dizaine de personnes ont été tuées puis brulées sur la Route de Frères. Plusieurs dizaines ont trouvé la mort lors des affrontements entre gangs dans plusieurs quartiers de capitale haïtienne. Des femmes ont été violées, des milliers de personnes contraintes de se déplacer.
Des groupes d’autodéfense ont aussi fait leur apparition dans plusieurs quartiers.
De décembre 2022 à nos jour, la situation s’est, à vue d’œil, envenimé. Plus de personnes 500 ont été tuées, 300 blessées et 270 enlevées par des gangs selon les données du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme. Le contexte s’est empiré mais, je suis certain qu’elle ne fait qu’accroitre notre ferme volonté de continuer à dire NON.
Non à la violation du droit à la sécurité,
Non aux fémicides,
Non à la violence sexuelle,
Non à la violence à l’égard des femmes dans les situations de conflits,
Non à la violation des droits fondamentaux et surtout
Non à la violence tolérée par l’État.
Mesdames et Messieurs,
Après les délibérations, les défenseuses et défenseurs ont résolu de :
• De dénoncer les actes de violence sexuelle ;
• Sensibiliser la population sur les effets néfastes de la violence sexuelle ;
• Mettre à la disposition des victimes de violences sexuelles un accompagnement psychologique et une assistance juridique ;
• Impliquer d’avantage la presse dans la vulgarisation des droits humains ;
• Former et informer le grand public ;
• Créer une synergie entre les organisations du secteur pour dénoncer les violations des droits humains
• Réaliser des séances de formation sur les droits humains dans des écoles
• Amplifier les plaidoyers auprès de l’Etat haïtien.
Les membres des organisations de promotion et défense des droits humains recommandent à l’Etat haïtien de :
• Renforcer les institutions étatiques particulièrement l’appareil judiciaire ;
• Mettre en place un comité de suivi tripartite (acteurs étatiques, acteurs judiciaires, défenseurs des droits humains) sur l’accès à la justice pour les victimes de violences sexuelles ;
• Former le personnel étatique dont le personnel judiciaire sur les droits humains ;
• Garantir à tous la jouissance du droit à la sécurité ;
• Accompagner les personnes vulnérables ainsi que les groupes à besoins particuliers ;
• Garantir à tous la jouissance de leurs droits fondamentaux ;
• Respecter ses engagements et obligations en matière des droits humains.
Le changement est possible. Le changement arrive. Et je suis fier de savoir que nous y participons tous. Merci aux partenaires financiers qui accompagneront les organisations de secteur à agir !
Merci beaucoup.
J’invite maintenant Dr Sofia LOREUS, Ministre à la condition féminine et aux droits des femmes (MCDF) à me rejoindre pour prendre réception des Actes du Forum.
FCN Haïti