
Depuis des mois, le gouvernement de gauche débat sur la « ley trans », pour un nouveau cadre légal des personnes transgenre. En substance, cette loi autoriserait toute personne à procéder à un changement de sexe dès l’âge 16 ans sans autorisation de quiconque, et de le refléter dans l’état civil.
C’est une loi qui placerait l’Espagne parmi les rares pays à accorder un tel droit. Entre 14 et 16 ans, une personne voulant changer de sexe a seulement besoin d’être accompagnée de ses parents. Entre 12 et 14, elle a besoin de l’autorisation d’un juge. Et à partir de 16 ans, donc, une personne peut faire absolument ce qu’elle veut.
Une récente enquête de l’institut Sigma Dos dit que 65% des Espagnols estiment que ce nouveau droit est problématique. « Je crois qu’une petite personne de 16 ans doit essayer de se connaître, de s’aimer de l’intérieur vers l’extérieur, et ne pas faire de grands changements brusques dans sa vie », estime Rebeca Gonzalez, écrivaine et très critique de ce projet de loi.
Les nerfs sont à vif, car le sujet est très polarisé au sein du gouvernement de gauche. Les ministres de Podemos y sont très favorables, mais les ministres socialistes très divisées. L’anthropologue Izanami Martinez condamne ce qu’elle juge être un excès de polarisation. Ne pas être entièrement d’accord avec ce projet de loi ne signifie pas pour autant être transphobe, affirme-t-elle. « Je suis totalement en faveur de la liberté et que chacun puisse décider comme il veut se sentir, et en même temps, je suis en faveur de protéger l’enfance. »
Le texte pourrait fort bien être amendé une fois qu’il sera présenté formellement au Parlement, dès lundi prochain.
FCN Haïti avec RFI