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La chronique de Jean MAPOU: Comme des moutons de panurge, à chacun son tour


Par Jean Junior JOSEPH

_Depuis le 7 février, les opposants au pouvoir en place tentent de nouvelles stratégies dans ce qu’ils qualifient de «la bataille contre l’instauration d’une nouvelle dictature en Haïti». Instinct de survie dans l’arène politique ou cri de ralliement pour la dernière ligne droite d’un jeu »qui perd gagne ».

Je me garde de remettre à nouveau en question le sens du combat que mes compatriotes qui pensent mener contre le système du désordre établi, car d’aucuns demeurent convaincus qu’ils ont bien combattu, en dépit de la situation actuelle du pays.

En m’accentuant sur la valeur et le sens des luttes menées par les peuples en quête de bien-être à travers les âges et les civilisations, je n’arrive même pas à définir ce qui se passe dans le milieu haïtien. Mouvements revendicatifs, révoltes,mobilisation, protestation, marche… différentes appellations, d’une activité quasiment sans âme mais qui prend corps dans une seule et même moule de pensée.

Comme moi, vous avez certainement pu remarquer une nouvelle forme de programmation dans le cadre des mouvements de mobilisation soi-disant contre le pouvoir. Un groupe, un secteur d’activité ou une frange de la société se donnent rendez-vous chaque dimanche; il reste à savoir si cette démarche pourrait permettre d’atteindre la ligne de but.

À chacun son dimanche pour se faire voir dans les rues. À chaque groupe son occasion pour mener la danse sous prétexte de faire passer des revendications populaires. Mais c’est qui ou quoi le plus grand nombre dans mon pays?

Comme des moutons de panurge, avançant paisiblement en toute naïveté, nous marchons à tour de rôle, vers le précipice, la chute dans laquelle le démon que nous prétendons combattre cherche à nous entrainer.

Le pire c’est que personne ne se rend encore compte de la perte en valeur politique mais aussi marchande des convocations de nos politiciens. Nous passons d’une série de mobilisations musclées de pays lock menaçant, à des marches pacifiques dominicales dirigées par des hommes d’églises et des professionnels.

Nous ne nous sommes jamais demandé pourquoi ni comment des politiciens virulents qui, il n’y a pas longtemps étaient prêts à mettre le pays à feu et à sang pour défendre leur prétendue conviction, deviennent des sœurs Theresa attendant qu’une cellule de prière prenne la rue pour s’y faufiler et tenter de faire retentir les mêmes propos: ABA toutes les images répugnantes que l’autre projette d’eux-mêmes?

Si nous avons eu autant de foi dans les mouvements pacifiques pourquoi avoir brulé cette étape en 2018 et 2019? Nous aurions dû épuiser toute les possibilités d’hommes et de femmes civilisés ou d’apôtre de la paix face à un modèle de gouvernance qui n’a pas de racine dans aucune forme de civilisation et dépourvu de toute humanité.

Nous en sommes là aujourd’hui parce que les hommes politiques sont désespérés et n’ont plus rien à offrir, s’ils ont déjà offert quelque chose au pays. Voilà pourquoi je n’aurai jamais pu m’empêcher cette remise en cause de ce que mes congénères veulent qualifier de lutte pour le bien-être populaire, alors qu’ils nous mènent tout droit, lentement mais certainement vers le chaos devenu inévitable maintenant.

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