Diplomatie: La communauté internationale doit prendre ses responsabilités dans la crise haïtienne, estime Michaële Jean

L’ancienne gouverneure générale Michaëlle Jean, lors d’une interview accordée à la presse canadienne, appelle la communauté internationale à admettre les erreurs qu’ils ont commises en Haïti et faire pression sur l’élite de la perle des Antilles pour qu’elle trouve une issue à la crise humanitaire actuelle.
Michaële Jean n’a pas mâché ses mots. Selon elle des pays comme le Canada doivent assumer la responsabilité d’avoir introduit des politiques économiques débilitantes en Haïti et d’avoir expulsé les criminels qui ont semé le chaos à Port-au-Prince. «On ne peut pas regarder tout cela avec fatalisme en se disant que ce pays est maudit. Il n’est pas maudit. Il porte en son sein des hommes et des femmes de très grande volonté, qui ont même travaillé d’arrache-pied pour trouver une solution haïtienne, mais qui réalisent aussi qu’ils ne peuvent pas y arriver seuls », a affirmé Mme Jean.
Des gangs violents et belliqueux ont pris le contrôle de la capitale haïtienne ces derniers mois, agressant sexuellement des femmes et des enfants et limitant l’accès aux soins de santé, à l’électricité et à l’eau potable.
Des centaines de personnes ont été tuées et kidnappées par des gangs qui ont comblé un vide politique en Haïti, qui n’a pas tenu d’élections depuis plusieurs années.
Mme Jean a dit soutenir la décision des libéraux de sanctionner 13 membres de l’élite politique et économique d’Haïti, affirmant que c’était l’une des rares fois où les responsables de la traite des êtres humains et du commerce des armes ont été ciblés.
Elle a également déclaré que les pays riches doivent assumer les politiques qui ont semé l’instabilité en Haïti, soit des réformes économiques ayant conduit à l’effondrement des secteurs agricoles et leur aveuglement volontaire lorsque les dirigeants appuyant les États-Unis minent la société civile.
Michaëlle Jean faisait partie des dizaines de signataires de haut niveau d’une lettre ouverte cette semaine qui affirmait qu’Haïti est « en train de mourir » et a besoin d’une aide internationale pour éviter de devenir un État en faillite.
Mme Jean est née en Haïti et a été une envoyée spéciale de l’UNESCO pour ce pays après avoir été la représentante de la reine au Canada.
FcnHaiti