Déportation : l’OCNH exprime ses inquiétudes sur le sort des ressortissants haïtiens en République Dominicaine

La déportation des compatriotes haïtiens par les dirigeants dominicains a soulevé beaucoup d’émotions en Haïti, notamment dans le milieu des organisations de défense de droit de l’homme. Ainsi, à travers une note de presse parue en date du 16 novembre 2022, l’Organisation Citoyenne pour une Nouvelle Haïti (OCNH) a exprimé ses inquiétudes face à l’intensification des déportations massives et forcées des réfugiés haïtiens vers leur pays, malgré l’appel lancé par l’UNHCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.
En fixant sa position, l’OCNH a affirmé que cette attitude est la preuve irréfutable que la République Dominicaine ne partage pas les principes de la convention interaméricaine relative aux droits de l’homme et les valeurs du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

Très sensible pour le respect des droits des réfugiés, critique le comportement discriminatoire et xénophobe des autorités dominicaines à l’encontre des ressortissants Haïtiens, les traitements infligés aux ressortissants haïtiens d’après l’OCNH sont cruels, inhumains et dégradants portant atteinte à leur intégrité et à leur dignité. De ce fait, ladite organisation appelle l’Assemblée Générale de l’ONU à remettre en question la candidature de la République Dominicaine au Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour la période 2024-2026.
Toujours dans note, l’OCNH rappelle qu’au début du mois de novembre 2022, le HCR avait appelé les états de la région et au-delà à suspendre les rapatriements forcés des haïtiens vers leur pays ce, à cause du contexte de la crise humanitaire et sécuritaire du pays. Haïti, pour reprendre les mots du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme vit sa « pire situation des droits de l’homme et humanitaire depuis des décennies ». Dans de telles circonstances, les hommes, enfants et femmes qui ont pris la difficile décision de laisser leur pays pour reconstruire leur vie, chercher un emploi, faire des études, échapper à des conflits armés ou des situations violentes ne peuvent être retournés de force dans un pays où ils peuvent être confrontés à des risques sécuritaires, entre autre.
L’OCNH tient également à rappeler aux membres de l’Assemblée générale des Nations Unies que la République Dominicaine a ratifié la Convention de 1951 et le Protocole de 1967 le 4 janvier 1978. Ladite Convention relative au statut des réfugiés, est un instrument juridique clé qui énonce les droits des personnes déracinées ainsi que les obligations juridiques des États pour assurer leur protection. Son principe fondamental est le non-refoulement, selon lequel un refugié ne devrait pas être renvoyé dans un pays où sa vie et sa liberté sont gravement menacées. Ceci est désormais considéré comme une règle du droit international coutumier.
« Un pays qui ne respecte pas ses engagements relatifs à la protection et à la promotion des droits de l’homme mérite-t-il d’être élu pour siéger au Conseil des droits de l’homme ?, se questionne l’OCNH, affirmant que le sort de la République Dominicaine devrait être connu lors du scrutin secret qui sera réalisé pour déterminer les 47 États membres qui composeront ledit Conseil pour la période 2024-2026.
L’organisation à travers cette note portant la signature de Me Camille Occius, a encouragé vivement les membres de l’Assemblée générale de ne pas faire primer le principe d’une répartition géographique équitable des sièges sur la réelle contribution de la République Dominicaine à la promotion et à la protection des droits de l’homme de même que les engagements qu’elle a pris volontairement à cet égard.
FCN Haïti