Assassinat de Jovenel Moïse : Défenseur Plus s’alarme du comportement de l’État haïtien autour de cette affaire

Un an après l’assassinat du président Jovenel Moïse, Défenseurs Plus, organisme défendant les droits de la personne humaine a critiqué vertement le comportement de l’État haïtien, qui selon Antonal Mortiné, n’a rien fait pour faire lumière autour de ce crime odieux, mais plutôt montre de son incapacité à faire triompher le droit et la vérité.

« L’assassinat du Président de la République, Jovenel Moïse, un signe annonçant la disparition de l’Etat en Haïti », a déclaré Défenseur Plus qui plus loin affirmant qu’à l’image de plusieurs dates de l’histoire d’Haïti, celle du 7 juillet restera à jamais gravée dans la mémoire collective des Haïtiens, l’assassinat crapuleux du Président de la République, Monsieur Jovenel Moïse.
Toujours dans sa nouvelle sortie, l’organisme de défense de droit de l’homme a fait savoir que depuis plus de dix ans, le pays est plongé dans une crise politique et institutionnelle sans précédent, une situation qui sape les principes fondamentaux et régaliens de la démocratie haïtienne. « Nous assistons à l’envahissement du banditisme dans toutes les sphères et institutions prestigieuses du pays, au point où l’assassinat d’un Président en fonction ne suscite aucune révolte, ni même l’indignation de la population », a regretté Défenseur Plus dans son communiqué portant la signature de Antonal Mortiné.
Par ailleurs, il croit qu’il est inconcevable voire révoltant qu’un Président de la République subisse un tel sort. Ce crime politique, s’il reste impuni, conduira Haïti dans une spirale sans précédent où les voyous en col blanc seront les maîtres de la République et se constitueront en intouchables. Ce qui pourrait condamner définitivement la nation haïtienne au rang des États parias du monde moderne.
Tout en se montrant indigné, Défenseur Plus s’interroge pour dire que cet assassinat regrettable d’un Président ne constituerait-il pas un mauvais précédent pour un Président ou du moins un élu qui voudrait mettre en place un projet de développement favorable à la population ? Qui pourra dissuader les bandits « légaux » à saper l’autorité lorsqu’un chef d’État se fait assassiner dans son propre domicile ?
Quant à l’institution policière, pour lui, elle peine à faire régner l’ordre ou à se tenir debout face aux gangs armés nationaux et transnationaux qui viennent sur le territoire. Le pire, la police est mise à mal par des gouvernants corrompus, des hommes d’affaires et des politiciens qui utilisent le banditisme comme arme politique, a-t-il ajouté.
L’assassinat de M. Moïse le 7 juillet 2021, s’ajoute aux multiples meurtres, assassinats et massacres (La saline, Bel-Air, Carrefour-feuilles) qui restent sans suivi, et cela prouve une fois de plus la quasi-inexistence du pouvoir judicaire et le règne de l’impunité au pays, selon Défenseurs Plus tout en dénonçant avec la plus grande rigueur le non fonctionnement de l’institution judiciaire et la manque de volonté politique des autorités en place en vue de l’établissement d’un Etat de Droit démocratique.
Défenseurs Plus croit que les Haïtiens-nes partout dans le monde devraient se mobiliser pour forcer les autorités de l’État à prendre leur responsabilité face à ce magnicide. « Aucun suspect ne doit plus pouvoir entraver l’avancement de l’enquête sur l’assassinat du Président. Quel que soit leur position ou leur lien avec la victime, la justice haïtienne doit pouvoir les interroger et les juger ». Et pour finir, Défenseurs Plus a exhorté les autorités haïtiennes à travailler pour un retour à l’ordre constitutionnel en renforçant les institutions publiques. L’Etat haïtien à l’ultime obligation de briser le cercle vicieux de l’impunité, d’établir une justice saine, impartiale pour le bien de tous les citoyens et citoyennes.
FCN Haïti