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JL Fine shoes SA : le métier de cordonnier, une renaissance incontournable en Haïti

Publié le 2020-12-13 | Fact Checking News

Ruben SANON

Après la fermeture de plus de 90 usines de production dans le pays, notamment celles de BATA et de STEP OVER et au lendemain du départ des Duvalier, la société haïtienne allait entrer dans une ère de dépendance vers l’extérieur. Toutes les composantes de la production nationale étaient aux abois. Le métier de cordonnier n’y était pas de son côté épargné. Pourtant, dans les années antérieures, la cordonnerie haïtienne a connu un essor exceptionnel. C’était une fierté pour l’Haïtien de porter une paire de chaussures locales.

Avec l’application du programme d’ajustement structurel en 1986 et l’embargo de 1991, la friperie s’est installée dans tous les coins du pays détruisant tout un pan du métier de l’habillement. À cela, s’est ajoutée, l’insécurité qui bat son plein et le lot de catastrophes naturelles qui vont terrasser le peu d’industries qui a survécu à cette odyssée. La rue des Fronts-Forts qui était considérée comme étant le bastion de la cordonnerie en Haïti allait dans un langage imagé tout simplement disparaitre.

Ces moments sombres marqueraient-ils quasiment la fin de l’exercice du métier de cordonnier en Haïti ?

Un coup d’œil avisé sur ce qui se fait dans ledit domaine nous permettra d’enlever cette interrogation !

Pour mieux comprendre l’importance de la production dans un pays, prière de lire l’article intitulé : « Production nationale, moteur de développement économique de tout pays », publié dans les colonnes du journal Le Nouvelliste (25 juillet 2019). Voilà pourquoi, parlant de la cordonnerie en Haïti, c’est aussi parler d’une production artisanale. Ceci étant dit, le temps dont dispose un cordonnier pour concevoir une paire de chaussures est une catastrophe. Á noter que nous sommes à l’ère où la machine joue une place prépondérante dans notre vie professionnelle.

La bonne nouvelle, en décembre 2014 grâce au génie et le dynamisme de l’ingénieur Jean Lucien Ligondé, le métier de cordonnier s’est vu renaitre de ses cendres. En effet, M. Ligondé a pris l’initiative de relancer cette filière par le biais de son entreprise JL Fine Shoes SA. Ce projet a vu le jour, suite à la formation d’environ une centaine de jeunes en cordonnerie au Centre d’apprentissage de St-Martin (CASM/INFP) prière de lire l’article intitulé : « Un métier, une arme efficace contre l’insécurité sociale », paru dans les colonnes du journal Le Nouvelliste (16 mai 2018).

Voulant aller plus loin, le 23 octobre 2019, malgré le phénomène communément appelé « peyi lòk », la Société haïtienne de fabrication de chaussures JL Fine Shoes S.A a reçu la visite du président de la compagnie américaine Earth ShoesInc représentée par M. Phillipe Meynard dans le cadre d’un partenariat entre les deux compagnies aux fins de fabriquer des chaussures pour le marché américain. Comme avantage, 450 emplois directs et 1500 indirects. Malgré la pandémie de la Covid-19, l’usine fonctionne à plein régime tout en ayant soin de respecter les mesures sanitaires.

Joint par téléphone, le Dr Jean Lucien Ligondé, d’ailleurs qui est un ancien diplômé de Canado- technique a laissé entendre qu’il ne cesse pas d’investir dans la formation professionnelle des jeunes, et ceci, à travers plusieurs écoles professionnelles. Celui-ci croit qu’en contribuant à la formation de ces jeunes, c’est sa façon à lui de les aider à avoir un avenir meilleur et à prendre en main leur destin !

Plus loin, M. Ligondé, a annoncé l’ouverture d’une autre usine dans un futur proche afin de desservir le marché haïtien en matière de fabrication de chaussures.

En termes de propositions, ce serait intéressant que d’autres personnalités du pays prennent des initiatives de ce genre en vue de revaloriser bien d’autres filières à titre d’exemple: céramique, charcuterie sans oublier les métiers dérivés de la mer (Pêche, Charcuterie, Marin-pêcheur, Plongeur, ). Pour qu’au final, Haïti puisse se relever au rang des nations dignes de son nom ! D’ores et déjà, nous pouvons dire à haute et intelligible voix: quelle bonne nouvelle !

Ruben Sanon, Ing.
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509 3846-7208

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