Carnage à Croix-des-Bouquets: Offusqué, le journaliste Georges Allen appelle la jeunesse à la révolte

Le journaliste de la Radio Télévision Caraïbes, Georges Allen se dit offusqué suite à la nouvelle du carnage perpétré contre des paisibles citoyens, le samedi 20 août 2022, par des bandits armés, dans la localité de « Cité Doudoune », Commune de Croix-des-Bouquets. Georges Allen déplore le comportement passif et léthargique de la jeunesse qui ne se réveille que par occasion et pour des petites causes.
Au moins huit personnes ont été tuées à « Cité Doudoune », Commune de la Croix-des-Bouquets, le samedi 20 août 2022, par des individus lourdement armés. Trois membres d’une même famille ont été tués et calcinés à l’intérieur de leur véhicule, accompagnés de deux autres personnes et trois motards ont été tués en cette occasion. Un véritable carnage.

Le journaliste de la Radio Télévision Caraïbes, Georges Allen se dit sidéré par cette nouvelle. « J’ai appris la nouvelle avec un double sentiment. Un sentiment de profonde tristesse et un sentiment d’impuissance. Impuissance en ce sens qu’il fallait être en mesure de donner une réponse arrogante, forte à cet acte insolent, lâche, déshumanisant et ignominieux. Et, ma tristesse est d’autant plus profonde que le mari de la dame et père des deux jeunes femmes a été mon professeur d’Histoire », regrette-t-il.
Le jeune universitaire se plaint le fait que face à un tel acte en soi révoltant mais qui, malheureusement, ne révolte pas les jeunes. Il se demande où sont ces associations de jeunes toujours prêtes à célébrer la journée mondiale ou internationale de la Jeunesse?

« Où sont ces jeunes qui, le 12 août dernier, m’appelaient, me serinaient à l’oreille qu’il faut que j’intervienne à l’occasion pour rappeler aux jeunes leur mission, bla-bla-bla… Donc, le comportement passif, léthargique de la jeunesse qui ne se réveille que par occasion et pour des petites causes est déplorable et je le déplore », explique le journaliste avec désolation.
Aux dires du co-présentateur du journal « Le 19-20 » sur les ondes de Caraïbes FM, c’est un sentiment de désespoir qui entrave toute action de la jeunesse, qui casse son élan. Mais selon lui, la participation est l’antidote contre le désespoir, soulignant que les jeunes doivent participer à tous les niveaux à la Construction du pays, participer au combat pour l’application de la Loi, pour le respect des Droits.
« Les jeunes viennent de perdre deux des leurs (les sœurs Desanclos), avant elles, ils en avaient perdu d’autres qui eux aussi incarnaient l’espoir de par leur formation universitaire… Qu’attendent les jeunes pour participer dans la lutte pour une autre Ayiti ? Le crime sans nom du samedi 20 août suffit pour porter les jeunes à dire NON. Un NON catégorique et absolu », croit-il.
Pour Georges Allen, c’est une erreur capitale de croire que le soulèvement ne peut apporter le changement. Selon ses dires, les soulèvements que le pays a connus par le passé n’ont pas donné de grands résultats parce qu’ils avaient été engagés et effectués pour des politiciens qui avaient leur agenda personnel. « Aujourd’hui, les jeunes doivent faire la révolution pour le pays et pour eux-mêmes. Lecteur de Marx que je suis, sans être Marxiste, je crois comme lui que la Révolution est la condition de l’émancipation des peuples », persiste et signe le journaliste.
Georges Allen croit dure comme fer qu’il n’y a pas d’autres remèdes que le soulèvement. Il souligne qu’en mai 1968, les jeunes Français l’avaient fait, dans les années 1960, les jeunes Américains l’avaient fait. « Je cite ces deux pays en exemple parce qu’ils sont des modèles de stabilité. Donc, la Révolution c’est la panacée, elle ne se fait pas sur Internet. Elle se fait dans les rues, les Universités, les Écoles, les Églises », martelle-t-il.
Plus loin, il dit croire que face à ces dérives, les universités doivent tracer la voie. « Réservoir des grandes Idées, l’Université a un rôle d’éclaireur social. On apprend aussi à aimer sa Patrie à l’Université », rappelle le jeune journaliste.
Exprimant ses inquiétudes par rapport à la situation actuelle du pays, Georges Allen appelle les jeunes à leurs responsabilités. « Inquiet est un mot trop faible. J’ai peur. Le pays n’a pas d’avenir pour l’instant parce que c’est le pire qui nous attend au prochain carrefour. Mais, tout cela peut changer si les jeunes le veulent et le veulent fort », insiste-t-il.
Selon lui, il revient aux jeunes de faire d’Haïti une affaire personnelle et intime, ils doivent s’ériger en juges du passé et en Bâtisseurs d’Avenir.
FCN Haïti